Le Quartier Major Housiau à Peutie (Vilvorde) est un des plus grands quartiers des Forces Armées Belges, dont la réalisation a été planifiée par la loi domaniale de juillet 1969. 

Les objectifs de cette loi visaient e.a. à : 

  • Une diminution sensible du nombre de casernes existantes et ce, afin de diminuer les frais d’entretien, de personnel et de transport ; 
  • Mettre à la disposition du secteur civil un nombre d’installations militaires pour des besoins industriels, culturels et d/urbanisation ; 
  • Donner aux soldats de cette époque des casernes correspondant au mode de vie contemporain ; 
  • Mettre à la disposition du commandement militaire des casernes correspondant aux besoins
    actuels des unités et des services. 

Le 18 janvier 1971 le ministre de la Défense Nationale de l’époque, Mr P.W. Segers posa la première pierre de cette caserne dont les travaux durèrent à peu près 10 ans. 

L’implantation et la conception d’ensemble de cette caserne ont répondu aux exigences posées par ses occupants aussi bien en matière de logement qu’en matière d’ambiance de travail ou d’occupation des loisirs.  

A l’origine le quartier fut intégré du dans un site naturel et l’absence d’enceinte extérieure était une réponse au besoin de liberté si important pour les jeunes de l’époque. 

Le 16 octobre 1974 a eu lieu l’inauguration solennelle d’un nouveau complexe militaire à Peutie.

Il a été érigé en exécution du plan national de rénovation. 

La moitié des bâtiments militaires en Belgique datent d’avant 1940. Sur une période de dix ans (1970-1980), le plan de rénovation prévoyait le remplacement d’environ 120 installations militaires dans tout le pays par 5 nouveaux grands complexes à Rocourt, Vilvorde, Evere-Nord, Evere-Sud et Neder-over-Heembeek et 10 autres complexes assez importants à Sijsele, Lissewege, Berlaar, Herentals, Zeebrugge, Everberg, Tirlemont, Spa, Saive et Namur.
 

Les nouveaux bâtiments de Peutie ont remplacé les anciennes casernes de Vilvorde pour les troupes de transmission. Les sites de Peutie étaient parfaitement adaptés à l’emplacement de la caserne en raison de la proximité de la capitale, des autoroutes et des unités. Le site appartenait également à l’armée car il a été acheté avant la Seconde Guerre mondiale avec l’intention initiale d’établir un aérodrome militaire. 

1975 a été l’année de la femme…. Et coïncidence ou pas, le gouvernement a pensé que le moment était venu d’admettre les femmes dans l’armée. Dans la plupart des pays occidentaux, cette décision avait déjà été prise. La construction de la caserne de Peutie a été achevée à cette époque et il était évident qu’un centre de formation (provisoire) et des logements seraient mis en place exclusivement pour les femmes. 

L’opération « Mer Rouge » de 1980 a consisté en un transfert important des services d’approvisionnement et d’équipement du Centre logistique n° 1 d’Etterbeek (Rav et St) et de Laeken (Mat). Cela signifiait 500 camions entiers, des bâtiments obsolètes aux installations modernes, d’un bataillon dispersé à une administration centralisée. Cependant, le dépôt de munitions de l’unité est resté à Louvain. 

En 1985, l’Ecole Technique de Nutrition s’installe à Peutie. L’ancien service de ménage avait été dispersé jusque-là et jusqu’alors, il y avait des élèves à Turnhout, Saive et Tervuren. 
 

Joris Spruyt, militaire retraité, nous raconte :

J’ai vu grandir le Quartier du Major Housiau. 

Depuis 50 ans, le Quartier Major Housiau joue un rôle positif au niveau local, national et international. Son évolution a été marquée par son adaptation aux avancées technologiques et à son engagement à servir au mieux notre pays. Au départ, nous avons établissions des connexions par téléphone, puis par satellite, et maintenant par des communications numériques via Internet. Autrefois, nous élevions des antennes utilisées pour communiquer avec nos unités au Congo. Aujourd’hui, notre remarquable antenne de 70 mètres reste un exemple de notre capacité à nous connecter au monde entier. Au fil des années, nous avons continuellement su démontrer notre capacité d’innovation en surmontant les défis uniques posés par notre environnement. 

Au-delà de la technologie, notre Quartier a toujours cherché à se développer en harmonie avec son environnement local. Nous avons noué des liens solides avec les voisins civils, travaillé en étroite collaboration avec les communes environnantes et minimisé notre empreinte environnementale. 

Le Quartier a également été un lieu d’aide en temps de crise. Lors du projet Diabolo, nous avons aidé la Croix-Rouge à s’entraîner à l’évacuation de blessés dans un tunnel ferroviaire. Lorsque les attentats terroristes ont frappé l’aéroport de Zaventem, nous avons offert un refuge à de nombreux passagers internationaux. Pendant trois jours, nous leur avons offert des soins médicaux, des repas chauds, un hébergement et du réconfort, aidant ainsi des personnes dans une situation difficile.

L’héritage de 50 ans du quartier-major Housiau est un héritage de résilience, d’innovation et de service, symbole de connexion et de solidarité.